Kévin, Jérémie et Christophe

GAEC Les Légumes du Village

L’interview

 

Kévin, raconte-nous ton parcours ? 

J’ai fait des études en Génie biologique option Génie de l’Environnement à l’IUT de La Roche sur Yon. J’ai ensuite suivi ma conjointe pendant ses études en France et enchaîné plusieurs contrats chez McDonald’s.

J’ai travaillé pendant trois ans et demi au Laboratoire de l’Environnement et de l’Alimentation de la Vendée (LEAV 85) en tant que chimiste. J’y effectuais des analyses alimentaires sur des lots de surface et de sorties d’usine, notamment en termes de recherches de pesticides et d’hormones. C’est à partir de ce moment-là que mon intérêt pour l’agriculture s’est développé.

En 2017, j’ai suivi une formation ADEMA (Accès des Demandeurs d’Emploi aux Métiers Agricoles) au Lycée Nature de La Roche sur Yon. J’ai rencontré Christophe, mon tuteur de stage en maraîchage. A l’issue de cette formation, j’ai travaillé pour Jérémie et Cécile dans le cadre de saisons d’été. En complément, j’enchaînais les « petits boulots ».

En 2018, j’ai travaillé quelques mois chez un maraîcher situé à la Génétouze. Pendant l’hiver, je faisais du bénévolat au Village de la Vergne. En parallèle, j’avais déjà le projet de m’installer en tant que maraîcher avec un copain. Projet qui n’a finalement pas abouti. C’est en fin d’année 2019 que Christophe, Jérémie et moi avons évoqué le projet de créer un GAEC ici à La Vergne et qui s’est concrétisé !

Adelaïde, Kévin, Christophe et Jérémie, pouvez-vous nous présenter votre GAEC ?

Le GAEC se nomme Les Légumes du Village. Il a été officiellement créé le 1er janvier 2021. Il est composé de Christophe, de Jérémie, de Kévin et d’Adelaïde, auparavant salariée de Christophe et désormais salariée du GAEC. En parallèle, Adelaïde était aussi productrice de fraises et rhubarbes, activité qu’elle ne voulait plus exercer seule. La production de fruits est maintenant gérée par le GAEC, et Adelaïde a toujours à coeur de les bichonner !

Ce GAEC s’est créé dans un contexte déterminant avec le départ du Potager Extraordinaire prévu fin 2021.

Pourquoi avez-vous choisi de vous associer ?

Kévin : « Jérémie et Christophe travaillaient ensemble au Village. Ils s’apportaient mutuellement de l’aide et des pistes de réflexions en maraîchage. C’est donc naturellement et en toute logique qu’ils ont eu l’idée de s’associer, en m’incluant avec eux. Le fait de travailler ensemble pour une même entité permet d’harmoniser les cultures, d’avoir le temps de faire son travail correctement et d’en être satisfait. »

Jérémie : « Je ne me suis jamais vu travailler seul dès mes débuts en tant que maraîcher. Au Village, même si je travaillais pour moi-même, j’étais bien entouré et encadré. Le GAEC permet ainsi de travailler ensemble en une seule entité. Nous pouvons ainsi optimiser les surfaces et son temps : que ce soit le temps de travail ou dans la vie personnelle. Il y a une plus grande souplesse au niveau des horaires. Et il y a aussi cette idée de confiance donnée aux collègues dans le travail fourni. »

Christophe : « Je suis maraîcher depuis à peu près 15 ans. Je suis arrivé au Village de la Vergne en 2017. Jérémie et moi avons suivi le conseil de la Chambre de l’Agriculture qui était celui de nous laisser le temps de nous faire chacun de son côté notre expérience sur le site, de nous adapter à la façon de travailler de l’autre et donc, de ne pas nous installer dès le départ en GAEC. Avec le départ programmé du Potager Extraordinaire, nous aurons plus de place pour agrandir nos surfaces de travail. Le GAEC nous permettra de simplifier les rapports entre le maraîchage, le magasin et la SCIC en terme d’approvisionnement et du nombre d’interlocuteurs. La voix que l’on porte est également importante : elle nous implique davantage dans le projet de la SCIC. »

Quels sont vos  projets pour l’avenir ?

Avec la création du GAEC, nous cherchons à améliorer notre système de production. Nous prévoyons dans le futur d’ergonomiser notre travail agricole : nous avons notamment dans l’idée de mécaniser certaines tâches et de repenser l’aire de lavage des légumes. Pour cela, nous sommes en lien avec la MSA pour nous aider à y parvenir.

Nous avons aussi en tête de développer de nouveaux produits, comme par exemple proposer plus de petits fruits par la culture d’arbres fruitiers et pourquoi pas mettre en place une aspergeraie également.

Le lien agroécologique est également important pour nous : nous apportons des pistes de réflexion afin de limiter nos labours et ainsi, préserver au mieux les sols et maintenir la biodiversité qui y vit à l’intérieur.

Enfin, nous envisageons et espérons sécuriser nos revenus. Que les Légumes du Village nous fasse « prospérer » durablement (rires) !